Patrimoine
Découvrez la richesse de notre patrimoine, un voyage à travers le temps et les trésors culturels qui façonnent notre identité.
L’église St Juvénal
L’église, paroissiale depuis 1790 – Le Moustoir était jusqu’alors une trêve de Trébrivan a été construite au début du XVIème siècle, probablement à l’emplacement d’une chapelle plus ancienne. Elle a été entièrement restaurée en 1891.
Le nom « Moustoir », du breton mouster, est en effet un emprunt au roman « moutier » qui désigne une chapelle rurale ou péri-urbaine relevant de l’autorité ecclésiastique, par opposition aux chapelles seigneuriales. A la fin du XIe siècle, plusieurs seigneurs, comme sans doute ceux de Lostancoat au Moustoir, dépossédés de leurs droits sur les églises paroissiales par la réforme grégorienne, s’installent en périphérie de paroisse où ils se font ériger des mottes castrales. Le clergé, soucieux de ne pas abandonner aux seigneurs la maîtrise du territoire paroissial, n’hésite pas à fonder des moutiers à proximité de ces résidences.
Cette hypothèse peut aussi expliquer le patronage de Juvénal. Plus qu’une dévotion au patriarche de Jérusalem, cette dédicace serait un substitut à saint Guenaël, dit en breton Sant Venal. Le choix de saint Guenaël, moine breton fondateur de plusieurs monastères en Irlande et symbole de la fermeté de la foi, s’inscrit pleinement dans cette logique missionnaire qui prévaut à l’établissement de la chapelle du Moustoir.
La Chapelle de la Croix Neuve
Contrairement à la chapelle Sainte-Barbe et aux autres chapelles du Poher, la construction de la chapelle de la Croix-Neuve semble récente. Elle est datée de 1819. Les armes de la famille donatrice, figurant sous un heaume tenu par deux lions, sont encore visibles au-dessus de la porte occidentale de la chapelle.
Il n’est pas impossible que cette chapelle ait été construite à l’emplacement d’un édifice plus ancien. Le retable de style baroque qu’elle abrite est en effet antérieur à la construction de la chapelle, probablement du XVIIe siècle. Bien qu’en assez bon état, ce retable a toutefois souffert du passage de l’ancienne à la nouvelle chapelle. La partie supérieure du retable manque et le tableau central, dont il ne subsiste que le cadre mouluré, a été remplacé par des éléments repris ailleurs dont un calice encadré de deux anges adorateurs. Deux statues en bois polychrome complètent l’ensemble : une Vierge à l’Enfant et une figuration de la Trinité, à laquelle il manque toutefois la colombe représentant l’Esprit Saint.
La Chapelle Sainte Barbe
Mélange de schiste et de granit, cette chapelle dédiée à sainte Barbe a été construite dans le courant du XVIe siècle mais elle conserve la trace de plusieurs remaniements.
La charpente porte la date 1683. Par la suite, des membres du conseil de fabrique (ancêtre du conseil municipal, chargé de l’administration et de la gestion de la paroisse) ont initié des travaux de restauration. Leurs noms sont gravés au-dessus de la porte de la chapelle : Joseph Jezequel en 1700 et Nicolas Le Guern en 1798.
Outre un retable, dont le panneau central, œuvre de Gilbert de Rostrenen, représente l’apparition de la Vierge aux enfants de la Salette en 1846, la chapelle abrite les vestiges d’un vitrail du XVIe siècle relatant le martyr de sainte Barbe.
Fille d’un riche païen, Barbe, qui aurait vécu au IIIe siècle en Asie Mineure, adopta la religion chrétienne contre la volonté de son père. Ce dernier la traîna alors devant le gouverneur romain de la province qui la condamna à d’affreux supplices (elle eut notamment les seins coupés à la tenaille). Comme elle refusait d’abjurer sa foi, le gouverneur ordonna à son père de lui trancher la tête, ce qu’il fit sans hésiter. Mais aussitôt son forfait accompli, il mourut foudroyé. Depuis, la sainte est invoquée pour se protéger de la foudre. Elle est aussi la patronne des sapeurs- pompiers et des mineurs.
Le Calvaire de Kérantré
La croix de ce calvaire en granit, remplacée en 2005 après avoir été volée, est en kersantite, roche volcanique extraite de la rade de Brest, souvent utilisée pour les calvaires car, facile à tailler, elle durcit à l’air et résiste donc bien au climat.
Le Calvaire de Kerléon
Les sculpteurs des calvaires sont en général mal connus, des écoles se distinguent néanmoins, tant dans la facture que dans le choix des scènes. Ainsi, ce calvaire érigé en 1618 par les habitants, vraisemblablement dans le cadre d’une mission, est à rapprocher de celui de l’église.
Le Calviare du Cimetière
Depuis 1776, par souci d’hygiène, les cimetières doivent être à l’écart des bourgs. Mais l’église impose aussi un calvaire au milieu du champ des morts. Celui-ci a donc été déplacé de Pors en Plaz lors de la construction du cimetière. Il a fait l’objet d’une restauration en 2003.
L’aqueduc romain
Vorgium est fondée par les Romains au Ier siècle de notre ère. Capitale de cité, au cœur d’un dense réseau de voies qui permet un essor
des échanges et du commerce, la ville croît considérablement du Ier au IIIe siècle.
À la fin du Ier siècle, pour accroître encore le prestige de la ville, une des plus importantes d’Armorique, les Romains construisent un aqueduc de 11 km de long, d’un débit d’environ 1000 – 2000 m3/jour. Un siècle plus tard, une deuxième canalisation est construite. L’eau est captée aux sources de Saint-Symphorien, Coat ar Scaon et Saint-Peran, en Paule et Glomel.
De là, l’aqueduc s’étire sur 27 km afin de fournir quotidiennement à Vorgium 6000 m3 d’eau.
Le chantier est colossal et témoigne du génie des Romains. Les conduites d’adduction fonctionnent selon le principe de l’écoulement gravitaire, ce qui implique de maintenir une pente régulière et un parcours le plus court possible. Plusieurs obstacles topographiques contraignent alors les ingénieurs à des prouesses techniques : un tunnel de 900 m sous la colline de Kervoaguel au Moustoir ou encore un pont de 1 km de long et haut de 14 mètres pour franchir la grande dépression isolant Vorgium de son territoire oriental. Unique
en Bretagne, cet aqueduc alimentant Vorgium est aussi l’un des plus longs de Gaule.
L’eau ainsi acheminée alimentait principalement les égouts de la ville, les Romains accordant une importance considérable à l’hygiène, tant urbaine que corporelle.